peu de gens… très peu !
une femme résume bien le lieu…
et sème un peu le trouble !
la chronique est là
jf le scour, le 6 juin 2011
peu de gens… très peu !
une femme résume bien le lieu…
et sème un peu le trouble !
la chronique est là
jf le scour, le 6 juin 2011
Narratrice :
« Un jour, quelques hommes, presque tout seuls, et qui savaient un grand danger, puisqu’une centrale avait sauté, se réunirent, presque tout seul, pour discuter, autour d’un thé, et de pt’its salés. »
Premier politichien :
« hem, hem, hem.. »
Narratrice :
« ..disait l’un.. »
Second politichien :
« hume, hume, hume.. »
Narratrice :
« ..disait l’second.. »
Troisième politichien :
« Hume pas trop ! .. »
Narratrice :
« ..disait l’troisième.. »
Troisième politichien :
« Humer c’est dangereux ..
..le réacteur a pété..
..l’incendie s’est déclaré..
..la fumée noire s’est échappée..
..partout l’air contaminé..
..on peut dire ça y’est, c’est fait :
Tchernobyl a sauté !!! »
Narratrice :
« Et il se tut. Et son silence était des mots lourds de sens. Et comme on l’écoutait, et bien, il poursuivit.. : »
Troisième politichien :
« Les Hommes ne sont pas près
à entendre des vérités !
A aucun prix ne doit rentrer
Dans notre beau pays
Des doutes sur la sûreté
De nos centrales chéries !! » ..
Premier politichien :
« C’est vrai ! »
Narratrice :
« ..dit le premier.. »
Premier politichien :
« Si les gens s’inquiétaient
De tout ce qui s’passait,
Nous n’serions pas élu..
Nous serions même déchus.. !
Ils n’savent pas qu’aujourd’hui
C’est juste l’Industrie,
La sûreté de nos monnaies,
La pension des rentiers »
Second politichien :
« Sans compter.. »
Narratrice :
« ..dit l’second.. »
Second politichien :
« .. qu’le pays n’tourne pas rond,
Qu’avec toute cet’éducation,
Certains s’mettent à penser,
Et disent qu’y’en a assez
Puis font grêves et marrons,
Et gênent notre pognon .. »
Premier politichien :
« C’est fou ! »
Narratrice :
« ..dit le premier.. »
Premier politichien :
« Qu’il y ait des entêtés
Pour préférer penser
A se laisser mener.
Qu’ils imitent donc les penseurs,
Qui s’arrêtent de penser,
Quand ce n’est pas l’heure,
Ou qu’on les y a prié !
Second politichien :
« N’en reste.. »
Narratrice :
« ..dit l’second.. »
Second politichien :
« .. qu’il faut bien trouver
Comment s’en dépêtrer !
La vérité ne vaut rien !
Pour l’religieux, y’a trop d’païens !
Caché.. : les gens vont l’trouver !
Et les journaux vont en parler !
Aussi.. et j’y ai bien penser :
Il faut minimiser !!!!
La solution, c’est les douaniers !
La solution, c’est les douaniers ! »
Narratrice :
« Et le ventre maintenant plein, de toutes sortes de mets, de faisans, d’sangliers, de saumons, d’sauces beurrées, de bisons, d’p’tits salés, de champagnes, de pâtés, d’saucissons, d’animaux empaillés,..
Ils trinquèrent, les vauriens, à leur bien belle idée : ce serait les douaniers !!
Et, en effet, le lendemain, lorsque la nuit était de brume et que le jour s’étirait, là haut sur les montagnes, sur les cimes de rocailles, guettaient deux hommes à l’oeil malin, deux petits hommes de rien, mais deux douaniers, ça c’est certain ! Eux sur le col, le dernier col Français, face à eux, gigantesque, le nuage se tenait. Et ce nuage immense, terrifiant, concentré, invincible, boursouflé, mortel et dense, distribuait ses baisers, empoisonnés, à des villes immenses, ou à des lieux isolés.
Mais les douaniers, fiers, firent preuve de vaillance, et d’un cri s’adressèrent, à l’ennemi en puissance.. »
Premier douanier :
« Nuage.. et oh.. du nuage..
.. regardez,.. regardez,..
C’est nous les douaniers.. !
Avez vous vos papiers ? »
Second douanier :
« Nuage.. et oh.. du nuage..
Faites pas comme si vous entendiez
Si vous n’avez pas d’papiers,
Vous n’pouvez pas rester ! »
Premier et second douanier :
« Nuage.. et oh.. du nuage..
Arrêtez.. arrêtez.. !
Si vous pensez passer,
Et bien vous vous trompez !
Nous sommes tout désigné
Pour vous en empêcher !! »
Narratrice :
« Le nuage, peu rassuré, et fort intimidé, par ces deux p’tits douaniers, et par leur pistolet, leur short, leur képi, et leur air ahuri, leur lunette, leur pastis, leur insigne de police, leur assurance porcine et leurs bajoues bovines. Et bien, le nuage, peu rassuré, et fort intimidé, prit ses jambes à son cou, fit du vent un allié.. et disparut d’un coup.
Le peuple était sauvé ! »
Sketch de Yao Martin, 1994